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Affichage des articles du 2017

Jérôme Glicenstein, « Introduction  : qu’est-ce qu’une expérience dans l’art  ? », Marges, vol. 24, no. 1, 2017, pp. 10-14.

M’intéressant de très près au statut de l’œuvre d’art, à sa valeur, ainsi que sa réception, j’ai voulu me pencher sur l’art en tant qu’expérience fondamentale à éprouver. Pensant tout d’abord travailler d’après une étude d’œuvre et les regards que cela engendre, j’ai finalement souhaité choisir un binôme, autrement dit, deux disciplines qui savent tout particulièrement se confondre et apprendre l’une de l’autre, sans ne jamais porter atteinte à la magie sensible que chacune d’elle dégage, la philosophie et l’art.  Ainsi, mon choix s’est tourné vers Jérôme Glicenstein qui pour Marges , en avril dernier, écrit « Introduction : qu’est-ce qu’une expérience dans l’art ? ».  Jérôme Glicenstein, est le rédacteur en chef de la revue scientifique d’art contemporain Marges, créée en 2004. Il est enseignant-chercheur à Paris VIII, et membre de l’équipe de recherche EPHA —Esthétique, Pratique, et Histoire de l’Art.  Tout au long de son développement, Jérôme Glicenstein réitère le même sc

Figuration narrative

Les grandes étapes  de la peinture figurative en France depuis 1945 :  Figurer pour réédifier Après 1945, l’Europe d’après-guerre va s’imposer comme l’époque du triomphe officiel de l’art moderne, qui devient alors l’expression même de la liberté. Bien que l’abstraction d’après-guerre se développe selon deux tendances majeures —abstraction lyrique et abstraction géométrique—dans une volonté utopiste de redéfinition d’un vocabulaire visuel du quotidien, la figuration va simultanément connaître un essor. Puisant son inspiration et sa matière à créer dans une société qui serait antérieure à la société industrialisée que nous connaissons, elle découlerai également d’une sorte de souhait régressif des artistes qui vont se prêter aux expérimentations de la manière brute. Nous verrons l’évolution des différents langages que ces artistes de la figuration d’après-guerre vont tenter de mettre en place. Nous essaierons de comprendre par quels moyens ont-ils assumé la responsabil

Fluids, 1967, Allan Kaprow

      Allan Kaprow, artiste américain, élève du compositeur John Cage, va, pour la première fois, en 1959, utiliser le terme de happening , appliqué aux arts visuels, et investi de la définition dans les arts que nous lui connaissons aujourd’hui. Kaprow va s’imposer comme le père du happening , littéralement « ce qui est en train de se passer », en initiant des performances à durée variable, dont les seules lignes directives tiennent en quelques lignes et prennent le nom de «  partitions  ». Éphémères par leur définition, ses performances interrogent de fait la capacité du musée à s’adapter à d’autres formes d’art, moins conventionnelles. Une intervention voulue du spectateur participe à l’élaboration du vocabulaire stylistique de ce genre particulier de la performance.  Le happening lie entre elles quatre notions : l’indétermination, le hasard, l’éphémère, et le non-reproductible. Pour la réalisation de Fluids , des volontaires ont candidaté puis ont reçu des instructions : l